alzhirskii Webmaster
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| Sujet: Enfants battus Sam 10 Mar - 18:47 | |
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Pendant longtemps, la violence contre les enfants a été traitée comme une sorte de compagnon de route obligé de toute société. Une expression inévitable du sadisme ordinaire. Devant l'évidence, une telle vision ne suffit plus à en rendre compte aujourd'hui. Ce 11 octobre, en effet, sont présentés à l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, les résultats d'une grande enquête menée sur ce thème pendant trois ans sous la direction d'un juriste et ancien ministre brésilien, Paulo Sergio Pinheiro, à la demande de Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU. Plus de 2 000 personnes ont participé à cette recherche, à laquelle, une fois n'est pas coutume, les enfants eux-mêmes ont été associés.
Les résultats sont saisissants, bien éloignés des abstractions qui les auraient rendus "acceptables". Qu'on en juge. Au cours de la seule année 2002, 53 000 mineurs dans le monde ont succombé à un meurtre. Trois mille cinq cents enfants de moins de 15 ans sont assassinés tous les ans dans les pays développés. Partout, ces meurtres sont concentrés sur deux classes d'âge : de 0 à 4 ans et de 15 à 17 ans. Les victimes les plus nombreuses se recrutent bien sûr parmi les groupes les plus fragiles : enfants handicapés, enfants de la rue, membres de minorités ethniques, réfugiés et déplacés, mineurs délinquants...
Mais les meurtres ne rendent évidemment compte que d'une très petite partie de la violence contre les enfants. La violence sexuelle et les châtiments corporels sont incomparablement plus fréquents que les homicides. Sur ces deux chapitres, la recherche de l'ONU apporte de nouvelles et accablantes informations. Elle relève en effet que, au cours de l'année 2002, 150 millions de filles et 73 millions de garçons ont subi des relations sexuelles forcées, la plupart du temps exercées dans le cadre familial ou par un proche de l'enfant, y compris par l'un de ses pairs. Cette violence sexuelle atteint bien entendu des sommets lorsqu'elle est liée à une forme d'esclavage, par exemple la prostitution ou la pornographie infantile, qui, loin d'être "virtuelle", a aussi besoin de "vrais" enfants. Au total, près de 2 millions de mineurs sont enrôlés de force dans la prostitution et la pornographie, plus d'un million d'entre eux étant littéralement achetés et revendus, parfois bien au-delà des frontières de leur pays.
L'étude analyse aussi la situation des enfants en institution, dont beaucoup, souligne-t-elle, font l'objet de mauvais traitements : les orphelinats, à eux seuls, regrouperaient environ 7 millions d'enfants, dans des conditions où les châtiments corporels sont très largement pratiqués comme une méthode d'éducation.
Les corrections physiques en famille sont désormais interdites - par la loi - dans seize pays industrialisés. De toute évidence, les experts souhaiteraient, sans le dire explicitement, que cette prohibition s'étende. Ils sont en revanche formels sur la nécessité d'interdire les châtiments corporels à l'école, encore pratiqués - en toute légalité - dans plus de cinquante pays du monde, et tolérés dans bien davantage.
L'étude réserve ses critiques les plus vives à des pratiques qui ne sont pas partout prohibées, telles que les mutilations sexuelles féminines, dont ont été victimes, dans leur enfance, entre 100 et 140 millions de femmes. Ou encore l'incarcération des adolescents, parfois décidée pour simple vagabondage. Enfin et surtout, la peine de mort appliquée aux mineurs en raison d'actes commis avant leur majorité. On découvre aussi que... 31 pays autorisent des sanctions "judiciaires" telles que les coups de fouet, la lapidation et l'amputation sur les mineurs.
Enfin, et ce n'est pas le moindre aspect de cette recherche, près de 220 millions d'enfants sont économiquement exploités à travers le monde, dont plus de la moitié dans des activités dangereuses (mines, fabrication d'explosifs, d'armes, manipulation de toxiques), et plus de 5 millions sont esclaves. Pourtant, l'espoir vient précisément du secteur du travail des enfants. Car ces données, pourtant effarantes, sont en diminution depuis quelques années. De plus en plus, grâce aux instruments de droit dont la communauté internationale s'est dotée depuis près de vingt ans, à commencer par la Convention internationale sur les droits de l'enfant (1989), des prises de conscience se font jour, les systèmes judiciaires évoluent, quelques améliorations apparaissent. La totalité des pays du monde sauf deux (Somalie et... Etats-Unis) ont aujourd'hui ratifié ce traité.
Mais les améliorations demeurent timides et trop lentes. Aussi Paulo Sergio Pinheiro conclut-il à la nécessité absolue de modifier les textes les plus inadmissibles (peine de mort, mutilations légales, etc.). Mais il demande également aux Etats membres de cesser de considérer la violence contre les enfants comme une sorte de phénomène naturel contre lequel on ne peut rien. Une vraie prévention est possible, dit-il, citant un exemple : celui des violences domestiques auxquelles assistent chaque année... entre 133 et 275 millions d'enfants. La violence, évidemment, suscite la révolte chez ceux qui en sont directement témoins. Mais elle agit aussi comme un "modèle" sur les générations qui vont suivre.
Modèles de violence, enfin, les adultes déclenchent des conflits armés qui, entre autres effets, ravagent la vie des plus jeunes. Dans le monde, 300 000 enfants sont devenus, bien malgré eux, des soldats, qui portent des armes trop lourdes pour eux, dans un monde aussi trop lourd pour eux.
Par cette étude, les Nations unies lancent un défi à leurs Etats membres. Reste aujourd'hui à le relever. Source : http://www.crin.org/violence/search/closeup.asp?infoID=10651 | |
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| Sujet: Re: Enfants battus Sam 10 Mar - 19:12 | |
| Dénoncer un acte de maltraitance contre un enfant en Algérie à ce numéro vert « 30 33 » | |
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