Une nette hausse de la croissance économique de l’Algérie en 2011 et 2012
La Banque mondiale prévoit une nette hausse de la croissance économique de l’Algérie, qui devra s’établir à 4,1% en 2011 et en 2012 contre 2,4% en 2010, a-t-elle indiqué jeudi dernier dans son rapport dont une copie a été transmise à l’APS.
La balance des comptes courants restera positive pour s’établir à + 6,2% du PIB en 2011 et à +3,4% en 2012 contre +4,6% en 2010, indique la BM dans sa dernière publication “Perspectives économiques mondiales 2011”.
Concernant la balance des comptes courants du pays, la Banque mondiale a nettement relevé ses prévisions par rapport à celles élaborées il y a une année, puisque dans son rapport de janvier 2010, elle pronostiquait un ratio de +2,7 pc sur l’année 2010 et de + 5,6 pc pour 2011.
Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, l’Algérie est parmi les très rares pays à maintenir un ratio positif de sa balance des comptes courants par rapport au PIB, observe la BM dans son rapport.
Abordant la croissance hors-hydrocarbures, l’institution de Bretton Woods souligne que celle-ci est tirée par les programmes d’investissements publics engagés par le gouvernement algérien pour “l’amélioration de l’accès et de la qualité des infrastructures de base, de l’habitat et des transports notamment”.
Cependant, ajoute-t-elle, ‘’l’expansion de la politique budgétaire va mettre le budget en position de déficit pendant un certain temps’’, qui représentait 9,5 pc du PIB en 2010.
Abordant les investissements directs étrangers engagés en Algérie, la BM indique que ces derniers se sont0 chiffrés à deux milliards de dollars en 2010 contre 2,39 milliards de dollars en 2009 et 438 millions de dollars en 2000.
Entre 2009 et 2010, c’est toute la région MENA (hors-pays du Golfe) qui a enregistré une baisse des IDE qui sont passés à 28,35 milliards de dollars en 2010 contre 32,17 milliards de dollars en 2009, indique la BM.
Après avoir affiché une croissance du PIB de 3,3 pc en 2010, la région MENA devrait enregistrer une croissance plus solide de l’ordre de 4,3 pc en 2011 et de 4,4 pc en 2012 en raison de la poursuite de l’augmentation de la demande intérieure, du raffermissement des marchés des exportations et du maintien des prix du pétrole à des niveaux élevés, avance-t-elle.
Pour les pays de cette région, ajoute-t-elle, la légère reprise de la croissance en 2010 reflète à la fois l’amélioration de la situation extérieure et la poursuite des effets des programmes de relance budgétaire antérieurs.
“La hausse des prix du pétrole enregistrée durant l’année 2010 a profité aux pays en développement exportateurs de pétrole, tandis que la reprise survenue dans certaines parties de la zone euro et la croissance des pays à revenu élevé du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont contribué à la reprise des exportations, des transferts de fonds des migrants et du tourisme”, observe cette institution financière internationale.
En revanche, la BM considère que le renchérissement des prix des produits alimentaires constituait une “grande préoccupation’’ pour l’ensemble des pays du MENA.
“Les prix de tous les produits de base ont grimpé avec des pressions considérables sur les prix des céréales en raison des baisses des exportations russes et ukrainiennes”, commente la BM, ajoutant que ‘’les importations des produits alimentaires représentent une proportion très importante dans les importations globales des pays du MENA, notamment au Maghreb et en Egypte”.
“Les importations alimentaires représentent 17 pc de la facture totale des importations en Algérie, et 7 pc de celles de la Tunisie’’, citant le cas des céréales “qui représentent 7,5 pc de la facture des importations de l’Algérie et 4 pc de celles de la Tunisie”.
Dans son commentaire fait à l’occasion de la publication de ce rapport de la BM, le manager du groupe des perspectives de développement auprès de la BM, Andrew Burns, soutient que “les prix des produits alimentaires montent d’une manière spectaculaire depuis la mi-2010 et si cela continue, cela peut causer des problèmes pour les populations pauvres des pays en développement”.
De son côté, le directeur du même groupe, M. Hans Timmer, affirme que “les populations pauvres dépensent jusqu’à 50 pc de leur budget pour acheter les produits alimentaires. Si les prix des denrées alimentaires augmentent, l’impact sur le niveau de vie de ces populations est immédiat”.
Pour lui, “ce qui est inquiétant est que nous ne voyons pas la fin du cycle actuel de cette hausse des prix”.