PORTO SANTO STEFANO, Italie (Reuters) - Deux touristes français et un
membre péruvien de l'équipage ont péri dans le naufrage d'un paquebot
italien, le Costa Concordia, qui s'est échoué sur un banc de sable,
vendredi soir, au large des côtes de Toscane, rapporte l'agence de
presse italienne Ansa.
Près de 24 heures après l'accident, les
autorités italiennes n'étaient toujours pas en mesure de dire combien
des 4.229 passagers et membres d'équipage manquaient à l'appel.
Selon
certains responsables, jusqu'à 70 personnes n'auraient pas donné de
nouvelles, mais on ignore s'il s'agit réellement de disparus ou de
passagers qui n'ont pu être recensés dans la confusion.
L'accident,
qui s'est produit à l'heure du dîner, a fait environ 70 blessés dont
deux graves et a donné lieu à des scènes de panique. Certains passagers
se sont jetés à l'eau.
"J'étais sûre que j'allais mourir. Nous
avons passé deux heures dans les canots de sauvetage à crier et à nous
agripper les uns aux autres. Les gens essayaient de s'arracher les
gilets de sauvetage. Nous n'avons pu en avoir que pour les enfants", a
raconté Antonietta Sintolli, une passagère en larmes âgée de 65 ans.
Une
enquête a été ouverte pour homicide involontaire et les agences de
presse italiennes indiquent que le commandant du navire, Francesco
Schettino, a été arrêté.
Le navire de 114.500 tonnes s'est couché
sur le flanc à quelques centaines de mètres du rivage, près de l'île de
Giglio. La mer était calme au moment de l'accident et on ignore les
causes exactes du naufrage.
"Nous avons une quarantaine d'hommes
au travail et nous attendons l'arrivée de plusieurs équipes de plongeurs
spécialisés qui vont fouiller tous les espaces intérieurs du paquebot",
a dit un porte-parole des pompiers, Luca Cari. "Nous n'excluons pas
qu'il y ait d'autres victimes."
Il est difficile d'établir un
bilan exact car certains passagers qui se sont jetés à l'eau ont pu être
recueillis par des habitants de la région et n'ont pas encore été
identifiés, a expliqué Giuseppe Linardi, chef de la police de la ville
de Grosseto.
Les 3.206 passagers, en majorité italiens, et les
1.023 membres d'équipage ont été évacués vers l'île de Giglio ou vers
Porto Santo Stefano, sur la côte toscane, où ils ont été hébergés
pendant la nuit dans des écoles, des maisons et des églises.
RESCAPES FRANCAIS ATTENDUS A MARSEILLE
Le Costa Concordia, long de 290 mètres, s'est échoué vers 22h00 vendredi soir.
"Nous
étions à table pour le dîner quand on a entendu un grand bruit. Je
pense que nous avons heurté un récif. C'était la panique, les tables
retournées, les verres qui volaient partout. Nous nous sommes précipités
sur le pont et nous avons mis nos gilets de sauvetage", a raconté Maria
Parmegiano Alfonsi, une passagère, sur la chaîne de télévision Sky
Italia.
"La lumière s'est éteinte, tout le monde hurlait. On nous a
dit de rester calmes, que ce n'était rien, juste un problème
électrique", a dit un autre passager.
La compagnie Costa Crociere, basée à Gênes, a dit coopérer pleinement avec les enquêteurs pour établir les causes du naufrage.
Environ
250 passagers français étaient attendus samedi en fin d'après-midi à
Marseille, qu'ils devaient rallier en car, a annoncé un responsable de
la compagnie. Ces passagers font partie des 462 français qui se
trouvaient à bord du navire.
Selon le directeur général adjoint de
Costa Croisières France, Patrick Pourbaix, le navire transportait aussi
un millier d'Italiens et environ 500 Allemands.
Une cellule
psychologique a été mise en place au terminal croisières du port de
Marseille où les passagers seront pris en charge par les marins-pompiers
et la Croix-Rouge.