Sourate Al-Kahf (La Caverne) est mecquoise. Elle a été révélée après sourate Al-Ghâchiya (L’Enveloppante) et vient dans l’ordre du Coran après Al-’Isrâ’ (Le Voyage nocturne). Ses versets sont au nombre de cent dix.
Plusieurs fils mais un même tissage.
La sourate Al-Kahf comprend quatre histoires: celle des gens de la caverne, celle du propriétaire des deux jardins, celle de Moïse et Al-Khidr, et celle de Dhul-Qarnayn.
Quelques versets viennent commenter chacune d’elle à sa fin. Quelle
relation y a-t-il donc entre les quatre histoires, pourquoi la sourate
a-t-elle reçu ce nom et pourquoi la lit-on tous les vendredis ?
Le bienfait et le mérite de sourate Al-Kahf.
Le Prophète (BP sur lui) dit : “Celui
qui lit sourate Al-Kahf le vendredi ou durant le vendredi, Allah lui
allumera une lumière qui ira de sous ses pieds jusqu’au plus haut du
ciel.”
Il a dit également : “Celui qui lira les dix derniers versets de sourate Al-Kahf sera protégé de Ad-Dajjâl (l’Antéchrist). Et dans un troisième hadith : “Que celui qui se trouvera en sa présence –c’est à dire devant Ad-Dajjâl – lise les versets du début de sourate Al-Kahf.”
Quelle est donc la relation entre sourate Al-Kahf et Ad-Dajjâl et quel rapport y a-t-il entre les quatre histoires racontées dans cette sourate ? Voyons-le rapidement.
La caverne de la miséricorde.
La
première histoire est celle de jeunes hommes qui croyaient en Allah
(que Son nom soit glorifié et exalté) et invitaient vers Lui malgré le
roi tyran et incroyant qui gouvernait leur village. Ils présentaient
leur doctrine aux gens qui la refusaient : “Nous
avons fortifié leurs cœurs lorsqu’ils s’étaient levés pour dire: «Notre
Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre: jamais nous
n’invoquerons de divinité en dehors de Lui, sans quoi, nous
transgresserions dans nos paroles.* Voilà
que nos concitoyens ont adopté en dehors de Lui des divinités. Que
n’apportent-ils sur elles une preuve évidente? Quel pire injuste, donc
que celui qui invente un mensonge contre Allah?” versets 14, 15.
Ces
jeunes hommes étaient traités de menteurs et persécutés à cause de leur
invitation à la religion et Allah leur inspira de se réfugier dans la
caverne : “ ... réfugiez-vous
donc dans la caverne: votre Seigneur répandra de Sa miséricorde sur
vous et disposera pour vous un adoucissement à votre sort.” verset 16.
Allah les soutint avec de grands miracles et ils demeurèrent dans la caverne : “... trois cents ans et en ajoutèrent neuf (années).” verset 25. ... “ Tu
aurais vu le soleil, quand il se lève, s’écarter de leur caverne vers
la droite, et quand il se couche, passer à leur gauche, tandis
qu’eux-mêmes sont là dans une partie spacieuse (de la caverne)...” verset 17. ... “ Et tu les aurais cru éveillés, alors qu’ils dorment. Et Nous les tournons sur le côté droit et sur le côté gauche ... ” verset 18.
Tous
ces miracles étaient dans le but de préserver ces jeunes hommes jusqu’à
leur réveil trois cent neuf ans plus tard afin qu’ils constatent que
tous les gens étaient devenus croyants dans une société pleine de foi.
L’arrogance qui ébranle les principes.
La
seconde histoire est celle d’un homme auquel Allah a donné des
bienfaits qui lui ont fait oublier le donneur et dépasser la mesure dans
la mise en cause et le doute en ce qui concerne les bases de la foi : “Donne-leur
l’exemple de deux hommes: à l’un d’eux Nous avons assigné deux jardins
de vignes que Nous avons entourés de palmiers et Nous avons mis entre
les deux jardins des champs cultivés * Les deux jardins produisaient leur récolte sans jamais manquer. Et Nous avons fait jaillir entre eux un ruisseau* Et
il avait des fruits et dit alors à son compagnon avec qui il
conversait: «Je possède plus de biens que toi, et je suis plus puissant
que toi grâce à mon clan». * Il entra dans son jardin coupable envers lui-même [par sa mécréance]; il dit: «Je ne pense pas que ceci puisse jamais périr” versets 32-35. Il a été mis à l’épreuve par les biens et il a oublié d’avoir recours à Allah (que Son nom soit glorifié et exalté) : “et
je ne pense pas que l’Heure viendra. Et si on me ramène vers mon
Seigneur, je trouverai certes meilleur lieu de retour que ce jardin.* Son
compagnon lui dit, tout en conversant avec lui: «Serais-tu mécréant
envers Celui qui t’a créé de terre, puis de sperme et enfin t’a façonné
en homme»? ” verset 36, 37. Cela jusqu’à la perte de cet homme infatué par ses biens : “Et
sa récolte fut détruite et il se mit alors à se tordre les deux mains à
cause de ce qu’il y avait dépensé, cependant que ses treilles étaient
complètement ravagées. Et il disait: «Que je souhaite n’avoir associé
personne à mon Seigneur!»” verset 42.
Comment se comporter avec l’ordonnance d’Allah.
La troisième histoire est celle du prophète Moïse (la paix sur lui) avec Al-Khidr.
Un homme de son peuple lui avait demandé quelle était la personne la
plus savante sur Terre. Pensant l’être, puisqu’il était un des prophètes
messagers, il leur avait répondu que c’était lui. Mais Allah lui révéla
qu’il y avait des hommes plus savants que lui et lui demanda d’aller
rencontrer l’un de ces hommes au confluent des deux fleuves. Il fit un
long bout de chemin et, tout fatigué à son arrivée, il dit à son valet :
“Apporte-nous notre déjeuner: nous avons rencontré de la fatigue dans notre présent voyage.” verset 62.
Il avait fait un grand effort pour atteindre l’homme pieux qui
possédait une science rare, celle de la confiance en la puissance
d’Allah et en Sa sagesse, qui permet de percevoir Son ordonnance et Ses
décrets.
C’était pour cela que, avant de permettre à Moïse de l’accompagner, Al-Khidr lui avait posé ces conditions : “Si tu me suis, dit [l’autre,] ne m’interroge sur rien tant que je ne t’en aurai pas fait mention.” verset 70. Moïse lui avait répondu : “Si Allah veut, tu me trouveras patient; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres.”
Les deux compagnons connaîtront trois incidents en apparence immérités et iniques. Al-Khidr (la paix sur lui) avait :
1. Endommagé le bateau, à cause de la présence d’un roi tyran qui s’emparait des bateaux en bon état.
2. Tué le garçon qui était ingrat envers ses parents et les surmenait avec sa désobéissance.
3. Construit
le mur sans rémunération, seul moyen pour préserver le trésor
appartenant à deux orphelins, dans la ville d’où les habitants les
avaient chassés.
Ces
trois histoires ont en commun le fait que la sagesse d’Allah n’y est
pas visible, car ce qui apparaît semble injustifié. Le croyant apprend
ainsi qu’Allah ordonne des choses dont nous ne percevons pas la sagesse.
Ce qui apparaît comme un malheur, peut en réalité être la source d’un
bien. C’est une science qui ne se trouve pas dans les livres et qu’Allah
nous apprend par l’intermédiaire de Moïse.
Nous avons affermi sa puissance sur terre.
La dernière histoire est celle de Dhul-Qarnayn,
le roi juste qui répandait la vérité, la justice et le bien sur Terre
et possédait des ressources matérielles, comme la science et la
technologie, qui lui donnaient le pouvoir et le succès.
“Vraiment, Nous avons affermi sa puissance sur terre, et Nous lui avons donné libre voie à toute chose.” verset 84.
Il parcourait la Terre d’est en ouest pour l’emplir de justice et de
bienfaisance et répandre la sagesse parmi les peuples. Il finit par
arriver chez des gens qui ne comprenaient presque aucun langage et qui
lui dirent : “Ô Dul-Qarnayn, les Ya’juj
et les Ma’juj commettent du désordre sur terre. Est-ce que nous pourrons
t’accorder un tribut pour construire une barrière entre eux et nous? ” verset 94.
Dhul-Qarnayn aurait pu le faire lui-même, pourtant il leur demanda de l’aider pour leur apprendre à avoir une attitude positive : “Aidez-moi donc avec votre force et je construirai un remblai entre vous et eux.” verset 95. Il bâtit la muraille qui se tient debout jusqu’à ce jour et grâce à laquelle nous ne connaissons pas le lieu des Ya’ jûj et des Ma’ jûj qui n’apparaîtront qu’à la venue de l’Heure.
La relation entre les quatre histoires.
Nous
devons savoir que le Coran ne nous raconte pas des histoires sans
rapport les unes avec les autres. Bien au contraire, elles servent
toutes à construire et appuyer une certaine idée. Ainsi, dans cette
sourate, l’histoire de Moïse ne
fait allusion ni à Pharaon ni au bâton parce que ces éléments du récit
ne servent pas son but. Quel est donc le thème commun, le fil directeur
de ces quatre histoires ? Nous remarquons qu’elles traitent toutes des
principales épreuves de la vie :
1. La religion :
L’homme
est éprouvé dans sa religion et s’en éloigne parce qu’il est agressé,
tyrannisé ou effrayé. C’est le genre d’épreuve que les gens de la
caverne ont traversé avec succès.
2. Les biens :
Ce fut l’épreuve du propriétaire des deux jardins qui était si infatué de ses biens qu’il renia la vie éternelle.
3. L’épreuve de la science :
L’homme
est fier de sa science, pense que personne ne le dépasse et oublie
l’humilité ou bien apprend ce qui est inutile ou nuisible à la société.
L’histoire de Moïse avec Al-Khidr
est un exemple de ce genre d’épreuve. Distrait, le premier a pensé que
personne n’était plus savant que lui. Mais lorsqu’il a su qu’il y avait
un homme plus savant que lui, il a parcouru un long chemin pour aller
s’instruire avec l’humilité d’un étudiant : “Puis-je te suivre, à la condition que tu m’apprennes de ce qu’on t’a appris concernant une bonne direction?” verset 66.
4. Le pouvoir :
Que
ce soit une civilisation puissante, la technologie, l’influence, le
pouvoir, l’homme à qui une de ces formes de pouvoir est donnée est gagné
par la vanité, et finit par oublier Allah et se transformer en
oppresseur. Mais l’histoire de Dhul-Qarnayn
nous montre un exemple tout à fait différent. C’est un chef juste,
équitable envers les gens, qui sait que sa force est une faveur de la
part d’Allah Seul : “Il dit: «Quant
à celui qui est injuste, nous le châtierons; ensuite il sera ramené
vers son Seigneur qui le punira d’un châtiment terrible.* Il
dit: «Quant à celui qui est injuste, nous le châtierons; ensuite il
sera ramené vers son Seigneur qui le punira d’un châtiment terrible.»” versets 87, 88. “Il dit: «C’est une miséricorde de la part de mon Seigneur»” verset 98.
Le manipulateur des fils de la tentation.
Ces
quatre épreuves sont le fil qui réunit ces quatre histoires dans la
sourate. A peu près au milieu de la sourate, entre les deux premières et
les deux dernières histoires, le verset 50 nous informe du véritable manipulateur des fils des quatre épreuves qui est Iblîs (Satan) : “... Allez-vous
cependant le prendre, ainsi que sa descendance, pour alliés en dehors
de Moi, alors qu’ils vous sont ennemis? Quel mauvais échange pour les
injustes!” Est-il possible que vous preniez l’ennemi d’Allah et votre ennemi comme patron ?
L’immunité contre les tentations.
Ainsi,
la sourate traite de l’immunité contre les épreuves. C’est pour cela
que le hadith nous dit que cette sourate sauve de l’épreuve la plus
difficile dans l’histoire de l’humanité, celle de Ad-Dajjâl (l’Antéchrist). Le Messager (BP sur lui) nous dit : “Il n’y aura pas, entre la création d’Adam et la venue de l’Heure, de plus grande épreuve que celle de Ad-Dajjâl.” Rapporté par Al-Hakam.
Mais quelle est la relation entre Ad-Dajjâl et les quatre épreuves mentionnées ? Ad-Dajjâl
apparaîtra avant le Jour de la Résurrection pour tenter les gens dans
ces quatre domaines : Il éprouvera les gens dans leur religion, en leur
demandant de l’adorer au lieu d’Allah et en les tentant avec des actes
extraordinaires comme de rendre la vie au père ou à la mère de l’homme
contre son reniement d’Allah, qu’à Allah ne plaise. A part celui qui
sera sauvé par la miséricorde divine, tous seront subjugués. Il les
éprouvera avec des biens en ordonnant au ciel de pleuvoir en un certain
endroit où des plantes pousseront et, en transformant le désert aride en
un paradis verdoyant. Il utilisera également l’épreuve de la science en
émerveillant les gens avec des nouvelles qui les feront croire en lui.
Il utilisera la puissance comme dernière épreuve, en s’imposant aux gens
et en dominant de grandes parties de la terre (à part La Mecque et
Médine). De rudes épreuves dont les Musulmans doivent être avertis et
dont ils doivent se protéger grâce à la lecture de sourate Al-Kahf et la méditation de ses sens et surtout les quatre histoires et les commentaires d’Allah à leur propos.
L’objectif de la sourate : l’immunité contre les tentations.
Après
les quatre histoires qui ont l’épreuve en commun, la sourate propose un
commentaire qui contient la morale de l’histoire. Ici, il s’agit de
nous apprendre comment nous préserver des tentations et nous immuniser
contre elles. Dans le Coran, les récits ne sont jamais racontés sans
raison, mais dans le but d’illustrer l’objectif de la sourate. C’est là
un des prodiges de ce Livre. Ainsi le message de cette sourate
s’éclaircit : comment surmonter avec succès les épreuves de toutes
sortes.
Les canots de sauvetage.
1. La compagnie des pieux :
La
première épreuve, dans l’histoire des gens de la caverne, est celle de
la religion. Pour se raffermir et s’immuniser contre ce genre d’épreuve,
la sourate Al-Kahf nous conseille :
a) La compagnie des pieux : “Fais preuve de patience [en restant] avec ceux
qui
invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. Et que tes
yeux ne se détachent point d’eux, en cherchant (le faux) brillant de la
vie sur terre.” verset 28.
La compagnie pieuse et la patience aident la personne à demeurer obéissante.
b) Le rappel de l’Éternité et du destin des croyants et des mécréants est une
médecine préventive contre les nombreuses épreuves par lesquelles passe le Musulman : “Nous
avons préparé pour les injustes un Feu dont les flammes les cernent. Et
s’ils implorent à boire on les abreuvera d’une eau comme du métal fondu
brûlant les visages. Quelle mauvaise boisson et quelle détestable
demeure! ” verset 29.
2. Le détachement du monde :
Pour
se prémunir contre l’épreuve subie par le propriétaire des deux
jardins, deux pensées sont mentionnées immédiatement après l’histoire :
a) La réalité de ce monde :
Elle est évoquée dans le premier verset venu après la fin de l’histoire : “Et propose-leur l’exemple de la vie ici-bas” verset 45. Voyez la vie de ce monde derrière laquelle vous courez “Elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel”. Et que lui arrive-t-il ? “la végétation de la terre se mélange à elle” vite comme cela ... et ensuite, “devient de l’herbe desséchée que les vents dispersent. Allah est certes Puissant en toutes choses!” verset 45.
Le verset nous fait visualiser des instants du début, du milieu et de
la fin de la vie, des étapes qui se succèdent rapidement. C’est un monde
périssable, qui se termine vite et le croyant ne doit pas s’y attacher
pour ne pas être vulnérable.
b) Le rappel de l’Éternité :
Et
principalement la rencontre du Tout-Puissant. C’est comme si le rappel
de l’Éternité était essentiel pour immuniser contre toutes les épreuves,
celles de la religion comme celles des biens : “Le
jour où Nous ferons marcher les montagnes et où tu verras la terre
nivelée (comme une plaine) et Nous les rassemblerons sans en omettre un
seul. Le jour où Nous ferons marcher les montagnes et où tu verras la
terre nivelée (comme une plaine) et Nous les rassemblerons sans en
omettre un seul. Le jour où Nous ferons marcher les montagnes et où tu
verras la terre nivelée (comme une plaine) et Nous les rassemblerons
sans en omettre un seul.” verset 47.
“Et
ils seront présentés en rangs devant ton Seigneur. «Vous voilà venus à
Nous comme Nous vous avons créés la première fois. Pourtant vous
prétendiez que Nous ne remplirions pas Nos promesses» ”.verset 48.
“Et
on déposera le livre (de chacun). Alors tu verras les criminels,
effrayés à cause de ce qu’il y a dedans, dire: «Malheur à nous, qu’a
donc ce livre à n’omettre de mentionner ni péché véniel ni péché
capital?» Et ils trouveront devant eux tout ce qu’ils ont œuvré. Et ton
Seigneur ne fait du tort à personne.” verset 49.
3. La modestie :
Pour
se préserver de l’épreuve de la science et de l’infatuation, il faut
tout d’abord être humble devant Allah et ensuite devant le maître. Cela
est apparent dans le verset 69 : “Si Allah veut, tu me trouveras patient; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres”.
Moïse l’a dit bien qu’il fût un prophète messager et qu’Allah lui eût
parlé. Gare à vous de vous enorgueillir de vos diplômes universitaires,
de votre vaste science ou même de votre mémorisation du Coran et gare au
manque d’humilité face à Allah (que Son nom soit exalté).
4. La loyauté :
La
loyauté à Allah, l’humilité devant Lui et la reconnaissance que tout
pouvoir et toute grâce viennent de Lui sont la clé pour le passage de
l’épreuve du pouvoir : “Il dit: «C’est une miséricorde de la part de mon Seigneur.” verset 98. Ainsi la sourate prévient celui qui associe d’autre dieu à Allah et ne lui est pas loyal : “Dis: «Voulez-vous que Nous vous apprenions lesquels sont les plus grands perdants, en œuvres? * Ceux
dont l’effort, dans la vie présente, s’est égaré, alors qu’ils
s’imaginent faire le bien.* Ceux-là qui ont nié les signes de leur
Seigneur, ainsi que Sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines». Nous
ne leur assignerons pas de poids au Jour de la Résurrection.” versets 103-105.
Ce verset s’adresse aux polythéistes et avertit contre l’association
d’autres dieux à Allah. La sourate se termine par l’ordre aux Musulmans
de n’adorer qu’Allah Seul : “...Quiconque,
donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et
qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur». verset 110. Celui qui veut être complètement admis et agréé par Allah le Jour Dernier doit réaliser deux choses : agir conformément à la Sunna,
et accomplir ses actions uniquement en vue de la grâce d’Allah. Ces
deux pensées ont été mentionnées dans ce dernier verset de sourate Al-Kahf.
Des merveilles de la sourate.
Les
versets de la sourate contiennent de nombreuses remarques merveilleuses
qui augmentent notre amour et notre attachement pour elle et pour le
Coran et appuient son objectif.
La multitude des mouvements et l’action.
La
fréquence des mouvements dans la sourate est remarquable. La sourate
est pleine de gens qui bougent et sont actifs : Les gens de la caverne
qui ont quitté leurs familles et leurs maisons et se sont réfugiés dans
la caverne “réfugiez-vous donc dans la caverne”; Moïse qui a été jusqu’au confluent des deux fleuves et l’a dépassé jusqu’à ce qu’il ressente de la fatigue “nous avons rencontré de la fatigue dans notre présent voyage”. Nous remarquons la fréquence de ses déplacements lorsqu’il accompagne Al-Khidr “Alors les deux partirent. Et après qu’ils furent montés sur un bateau, l’homme y fit une brèche.” verset 71. “Puis ils partirent tous deux; et quand ils eurent rencontré un enfant, [l’homme] le tua.” verset 74. “Ils partirent donc tous deux; et quand ils furent arrivés à un village habité, ils demandèrent à manger à ses habitants” verset 77.
De même dans l’histoire de Dhul-Qarnayn “Il suivit donc une voie ... ” verset 85, et puis il traverse la terre d’est en ouest “Et quand il eut atteint le Levant ” verset 90 “Et quand il eut atteint un endroit situé entre les Deux Barrières (montagnes)” verset 93.
Parmi les instructions qu’il donne aux gens qu’il aide, Dhul-Qarnayn dit : “Aidez-moi donc avec votre force” verset 95. Il n’est pas question de rester à le regarder pendant qu’il construit le barrage, il faut bouger et participer.
Cela
démontre que l’immunisation contre les épreuves est obtenue par le
mouvement et l’attitude positive et non l’inaction, la résignation et la
passivité. La personne maltraitée dans un endroit doit le quitter pour
un autre où elle pourra pratiquer son culte et le préserver. La sourate
mentionne l’émigration à travers l’histoire des gens de Al-Kahf.
Cette
sourate doit être lue le vendredi, jour de repos pour les Musulmans.
Ainsi, au lieu de demeurer inactifs et paresseux, ils doivent la lire et
prendre exemple sur l’action positive qu’elle contient. Ils seront
incités à devenir actifs pour se préserver des épreuves parce que la
personne inactive est vulnérable.
Le Coran et l’immunisation contre les épreuves.
Remarquons
que la sourate commence et se termine par la mention du Coran parce que
sa lecture et la compréhension des axes de ses sourates et leurs
objectifs préservent des épreuves : “Louange à Allah qui a fait descendre sur Son serviteur (Muhammad), le Livre, et n’y a point introduit de tortuosité (ambiguïté)!” verset 1. “Dis:
«Si la mer était une encre [pour écrire] les paroles de mon Seigneur,
certes la mer s’épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de
mon Seigneur, quand même Nous lui apporterions son équivalent comme
renfort.»” verset 109. Ce
qui signifie que la volonté et la sagesse divine n’ont pas de limites.
Ce Livre est le premier soutien pour la protection contre les épreuves.
Il a été mentionné avant les épreuves et après.
L’invitation à Allah et l’immunisation contre les épreuves.
Il est à remarquer que sourate Al-Kahf comprend toutes les formes de l’invitation à Allah :
1. Des jeunes gens qui invitent le roi (les gens de la caverne).
2. Un homme invite son ami (le propriétaire des deux jardins).
3. Un enseignant qui invite son élève (Al-Khidr et Moïse, la paix sur eux).
4. Un chef qui invite son peuple (Dhul-Qarnayn).
Cela
a une signification très importante. Cela montre que l’invitation à
Allah est, avec l’attachement au Coran, un des éléments essentiels
permettant de se prémunir contre les épreuves.
La foi en l’invisible.
Nous
remarquons qu’il y a beaucoup d’éléments inconnus dans les récits de la
sourate. Il y a par exemple beaucoup d’imprécisions à propos des gens
de la caverne (leur nombre, l’emplacement de la caverne et la durée du
temps qu’ils y ont passée). Et pourquoi le verset 22 a-t-il mentionné la confusion à propos de leur nombre ?
Il y a également de l’imprécision à propos de l’emplacement du barrage construit par Dhul-Qarnayn, de Ya’jûj et Ma’jûj comme il y en a dans les actions de Al-Khidr (la paix sur lui) et l’étonnement de Moïse à leur propos. Quelle leçon en retire-t-on ?
C’est
comme si la sourate nous disait : Sachez que l’inconnu appartient à
Allah Seul. Les apparences sont parfois contraires à la réalité alors
soumettez-vous à Allah et ayez confiance en Lui pour être sûrs de vous
immuniser contre les épreuves avec Son aide.
La caverne de l’invitation à Allah (Da‘wa).
Il nous reste une seule chose à savoir, pourquoi ce titre ?
Le mot caverne suggère l’obscurité, l’inconnu, la crainte. Mais Allah en a fait un lieu de miséricorde et de sécurité : “votre Seigneur répandra de Sa miséricorde sur vous”.
L’être
humain redoute l’inconnu dont Allah décide. Et la sourate a reçu ce nom
pour dire aux Musulmans : Laissez la décision à Allah en ce qui
concerne l’inconnu et ayez confiance en Lui. Réfugiez-vous dans la
caverne de l’invitation à Allah et soumettez-vous à Lui, comme les
jeunes gens se sont réfugiés dans leur caverne. “Il répandra de Sa miséricorde sur vous et disposera pour vous un adoucissement à votre sort”.