Selon une nouvelle étude britannique, 19 jeunes femmes sur 20 voudraient changer de corps.D'après
les chercheurs, 95 % des femmes âgées entre 16 et 21 ans aimeraient
modifier leur corps, 33% aimeraient être plus minces et près d'un quart
n'hésiteraient pas à recourir à la chirurgie esthétique. Cinq pour cent
des 11 à 16 ans pensent même recourir au Botox.
Cette obsession de
l'apparence et de l'image commence d'ailleurs de plus en plus tôt. Dès
l'âge de sept ans, les filles ont conscience de leur image physique et
elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir la modifier. Au Canada,
40 % des femmes ont suivi un régime avant d'avoir 9 ans.
Pour
Howard Steiger, chef du Programme des troubles de l'alimentation de
l'Institut Douglas, ces chiffres ne sont pas étonnants. «Avec les
pressions sociales, ce n'est pas surprenant», dit-il. Au Québec, 85% des
femmes sont insatisfaites de leur image corporelle.
L'obsession
de l'image, véhiculée notamment par les médias, a un impact direct sur
l'estime de soi. Résultat : l'anorexie est en hausse depuis 1960,
indique Howard Steiger. « On constate toutefois que le nombre
d'anorexiques nerveuses est plutôt stable, mais selon les pressions
sociales, les chiffres peuvent augmenter n'importe quand», prévient-il.
Il
précise cependant que les personnes atteintes de boulimie sont de plus
en plus nombreuses. Car si plusieurs facteurs peuvent expliquer
l'anorexie nerveuse, la boulimie est une maladie directement liée aux
pressions sociales.
Selon Statistique Canada, entre 1 et 2 % des femmes âgées de 15 à 25 ans
sont anorexiques alors qu'entre 3 et 5 % sont boulimiques.
Howard
Steiger est aussi le co-président de la Charte québécoise pour une
image corporelle saine et diversifiée lancée en octobre. Il constate que
partout à travers le monde occidental, les autorités tentent de mieux
gérer cette obsession de l'image corporelle. Est-ce que ça fonctionne ? «
C'est encore trop tôt pour le savoir», répond-il, assurant toutefois
que ce sont d'importantes initiatives prises pour lutter contre l'éloge
de la minceur à tout prix.
Par Nadielle Kutlu